De manière très simplifiée, nous pouvons dire que l’humain est une proie. Il a dû apprendre à être attentif à son environnement pour s’assurer de percevoir toute menace future (souvent physique), dans quel cas il devait réagir de manière adaptée pour soit fuir, se battre ou se figer / faire le mort.

Dans ce contexte, le cerveau effectue un travail de régulation important pour s’assurer d’utiliser le moins d’énergie possible dans chaque situation. Ce qui s’illustre également par l’utilisation de schémas / modes de fonctionnement habituels. Agir par automatisme est une manière très efficace d’e limiter l’utilisation d’économiser notre énergie.

C’est ce qui explique par exemple, qu’une fois que l’on a appris à conduire, notre cerveau peut écouter une émission de radio tout en faisant les gestes nécessaires pour nous amener d’un point A à un point B.

Cependant, c’est aussi ce qui explique que malgré le fait de savoir pertinemment qu’il faut commencer un projet suffisamment tôt avant son échéance, on se retrouve régulièrement (pour certains) dans des schémas répétitifs qui consiste à tout faire à la dernière minute.

Ce n’est pas forcément parce qu’on manque de volonté, c’est aussi parce que notre cerveau a pris le pli de faire de cette manière, et il ne comprend pas vraiment pourquoi consacrer de l’énergie à chercher à faire autrement. Il y a une inertie de la part du cerveau qui demande des ressources significatives pour commencer à créer de nouveaux circuits neuronaux.  

Comment aborder le changement de schémas habituels ?

3 pas vers une prise de conscience avant de se lancer dans l’action.

  • Prendre connaissance et conscience du fonctionnement de notre cerveau peut nous aider à éviter de perdre rapidement notre motivation. Oui, les neurosciences nous montrent depuis quelques années, qu’il est tout à fait possible de changer de fonctionnement, cependant cela va demander une énergie supplémentaire, surtout au début. Le temps que nos neurones aient compris le nouveau mécanisme et se sentent à l’aise avec celui-ci. S’enlever la pression de devoir réussir à changer une habitude ou un schéma en un claquement de doigt aide déjà à entamer le dit changement.

  • Une fois rassuré.e sur notre capacité à changer, la prochaines étape et de mettre des mots sur de potentiels schémas habituels qui nous empêchent d’avancer sur le changement désiré. Aussi simple que cela paraisse, c’est parfois une des étapes les plus utiles. Il s’agit non seulement de prendre conscience des automatismes à l’œuvre, et aussi de comprendre ce qui les déclenchent. En connaissant ce déclencheur, nous pouvons ainsi mieux appréhender quand nous risquons de partir dans un automatisme et ainsi de manière volontaire faire autrement.

  • Parfois comprendre nos déclencheurs est suffisant mais parfois, il faut aller plus loin et explorer ce qui se cache derrière cette habitude de comportement. Est-ce que c’est lié à une peur, une manière de nous protéger, une manière d’honorer nos valeurs ? Dans quelle mesure cette habitude nous sert ou dessert aujourd’hui ? L’écriture ou l’échange avec une personne de confiance permet d’explorer ces blocages et découvrir les éventuelles limites qui nous empêche d’avancer.

Prendre conscience et approfondir notre compréhension d’un schéma que l’on souhaite abandonner va être décisif pour commencer à changer. Cela nous permet d’aborder notre cerveau de manière plus intentionnelle et de mettre en place des stratégies plus pertinentes, comme par exemple :

  • Éviter ou réduire des situations liées à nos déclencheurs.
  • S’entourer de gens qui nous supportent dans nos changements (pas simplement verbalement mais également dans leurs comportements)
  • Prendre en considération ce qui était important (si c’est toujours le cas) lors de la création de l’ancien automatisme pour l’inclure dans le nouvel automatisme que nous souhaitons recréer. E.g. pour me sentir bien, j’ai besoin de dormir au minimum 8h, et pour me sentir encore mieux, je souhaite introduire une routine de yoga. Trouver une manière de faire les deux et ne pas essayer de réduire notre sommeil afin de faire du yoga, car le bienfait de faire du yoga risque d’être annulé par le fait d’avoir moins de sommeil.
  • Challenger une fausse-peur qui n’existe plus.

Et pour vous convaincre sur la capacité de votre cerveau à changer, nous vous partageons cette courte vidéo.